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La Physiodynamie, l'art de s'en remettre à la folle sagesse du corps
29 mars 2018

Le Mouvement de la source, qu’est-ce que c’est ?

Le Mouvement de la source, qu’est-ce que c’est ?

 Le Mouvement de la Source, késako ?

  Tout d'abord c’est une expression délibérément vague, floue, voire poétique. Selon le contexte, elle revêt des sens différents. Au sens large et abstrait, elle évoque « le mouvement de la vie », ou encore « la dynamique du vivant », ou « la force des choses ». Au sens « moyen », elle désigne le fonctionnement automatique du corps : les processus physiologiques concrets comme le vomissement, les battements du cœur, la pousse des cheveux, la fièvre, les réflexes, le fonctionnement des 5 sens… bref, tout ce qui échappe à notre contrôle. Et enfin, au sens le plus réduit, elle désigne l’étonnante faculté qu’a le corps de s’autoréguler via des mouvements qu’il produit lui-même –sans l’aide de notre volonté.

Q : Est-ce que tu peux développer concernant le mouvement autorégulateur ?

   Selon cette acception particulière, « le Mouvement de la Source » c’est la manière originale qu’a le corps de se réguler par lui-même quand on lui en laisse la possibilité. Lorsqu’on relâche momentanément l’emprise qu’exerce notre volonté sur l’organisme vivant, il est capable de générer un  flux de mouvement autorégulateur qui se déroule sans notre intervention. Autrement dit, le corps bouge tout seul. Cela peut paraître bizarre dit comme ça mais cela n’a rien d’extraordinaire. C’est comme éternuer si tu y penses : personne n’éternue, le corps éternue, il y a éternuement... En effet, le corps bouge tout seul, spontanément.  C’est l’expression directe et brute de la remarquable capacité d’autorégulation du vivant.

Le corps humain est une merveille d’intelligence spontanée ; grâce au Mouvement de la Source il se dé-brouille tout seul. Il n’y a rien à apprendre, le corps sait cela. C’est une faculté naturelle qui s’exprime pleinement lorsqu’on accepte de « lâcher prise », c’est-à-dire quand on lâche les commandes du corps-mental, qu’il y a suspension momentanée de la volonté. Cette faculté est tout à la fois universelle et très personnelle : universelle car comme tout ce qui véritablement « naturel » chacun en est doté de naissance, et en même temps personnelle car cela s’exprime de manière singulière selon chaque individu. Comme il n’y a pas deux êtres vivants identiques, comme il n’y a pas deux personnes qui marchent de la même manière, il n’y a pas deux mouvements autorégulateurs identiques -bien que tous soient l’expression de la même source : la dynamique du vivant qui n’est autre que l’intelligence dynamique du corps. 

Q : Comment ça se passe pour laisser s’exprimer pleinement cette faculté autorégulatrice ?  

  C’est très simple car il n’y a rien à faire. Cela ne demande aucun effort particulier. C’est tout ce qu’il y a de plus facile : si tu essaies de le faire, tu échoues à coup sûr car ce n’est pas de l’ordre du « faire » ; et si ça se produit, c’est ce qu’il y a de plus facile, car tu ne fais rien…

   Le mouvement « arrive » de lui-même sans notre aide, comme malgré nous -ou en tous cas « à l’insu de notre plein gré » ou encore « sans faire exprès ». Comme « arrive » un éternuement ou un frisson par exemple, c’est de même nature. Sauf que dans le cas qui nous intéresse le « mouvement » ne s'extériorise pas de la même forme et dure sensiblement plus longtemps. L'apparence et la durée, ce sont les seules différences. Sinon c'est la même chose, la même "source" qui s'exprime... 

Q : Donc si je comprends bien, le corps bouge bien que ce ne soit pas délibéré de notre part ?  

   Oui, si tu préfères « il y a  mouvement ». Et non quelqu’un qui bouge volontairement. Exactement comme quand on rote, baille ou s’étire sans l’avoir réfléchi ni provoqué. Tout le monde connaît très bien cela et en fait l’expérience au quotidien, sans même s’en rendre compte. C’est juste que là on prend un temps spécialement dédié à cela, pour laisser s’exprimer cette autonomie du corps vis-à-vis de notre volonté. Et que les choses peuvent parfois s’exprimer de manière plus spectaculaire qu’habituellement. Parce que là c’est autorisé.

   C’est juste une question d’habitude en fait. Au départ ça peut paraître un peu bizarre et déroutant, mais une fois que tu as vécu la chose –l’abandon au Mouvement de la Source- plusieurs fois, cela te semble tout à fait normal. Le mouvement de la vie, du vivant, n’est pas de notre fait et n’est pas sous notre contrôle. Alors tout va bien… 

Q : Et qu’est-ce qui se passe ? Quelle impression ça fait ? 

  Au risque d’en effrayer quelques-uns, quand ça arrive cela crée comme une impression proche de celle « d’être en transe ». Mais une transe « naturelle», voire « ordinaire ». Rien à voir avec  une transe liée à la « sorcellerie » ou autre, durant laquelle on serait « habité » ou « possédé » par des « esprits » ou autre chose… Pas du tout. Ici rien de sorcier : la conscience est présente comme dans la vie quotidienne.

   J’utilise le mot « transe » dépouillé de ses accents transcendantaux. Bien que ce mot soit casse-gueule, il me semble le plus juste d’un point de vue descriptif pour essayer de transcrire au mieux ces états passagers durant lesquels certes le corps bouge, certes il y a mouvement, mais à proprement parler il n’y a personne qui bouge. Le mouvement se fait de lui-même : il est automatique. De l’intérieur on sait, on sent, qu’on n’est pas l’auteur de ce mouvement présent. Comme lorsqu’on est « pris » d’un fou rire -par définition impossible à contenir-, d’un éternuement, d’un bâillement, d’une émotion forte ou des soubresauts de l’orgasme par exemple, nous sommes en transe naturelle ou en transe physiologique au sens où je l’entends. C’est pour cela que je dis que c’est juste une sorte de transe ordinaire qui dure un peu plus longtemps que d’habitude. C’est tout.

   « S’abandonner au Mouvement de la Source » ou « lâcher prise », ces expressions peuvent faire peur à certains, mais concrètement ça n’a en soi rien d’extra-ordinaire : c’est juste laisser « arriver » ce qui arrive tout seul. Sans rien forcer. Encore une fois il n’y a rien de plus facile. Ça coule de source…

Q : Comment on se sent quand ça arrive ?

   Il y a un sentiment océanique très agréable quand cela arrive. Comme si on était emporté dans un courant tout à la fois plus fort que nous et en même temps qui nous constitue intégralement. C’est une impression très paradoxale, comme si on était tout à la fois le spectateur, l’interprète principal mais impuissant, et le metteur en scène involontaire de ce qui se passe… Difficile à décrire sans tomber dans le blabla en somme.

   Néanmoins, décris-moi exactement qu’elles sont tes impressions pendant un orgasme ou un frisson, et décris-moi le goût d’une pomme s’il te plaît… L’exercice n’est pas aisé, si ? La réponse la plus censée et la plus réaliste est de dire : « ces choses-là arrivent d’elles-mêmes, tu peux très bien faire ces expériences par toi-même, alors vas-y, fais en sorte qu’elles arrivent et goûte tout seul ; à moi ça économisera de la salive, et à toi ça économisera mon blabla ! ». Là c’est pareil… ;)

Suggestions pour la suite: Présentation de l'ensemble du blog , texte suivant: Quelles sont les conditions propices au lâcher prise? favorables à l'expression spontanée du corps?

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