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La Physiodynamie, l'art de s'en remettre à la folle sagesse du corps
29 mars 2018

Quel rôle joue l’animateur pendant ces ateliers ?

   L’animateur y joue uniquement le rôle de facilitateur de lâcher prise. Je dis « uniquement » parce que je veux souligner le fait que c’est un rôle secondaire périphérique et facultatif :

-      « Périphérique » : le « facilitateur » propose des pratiques autour du lâcher-prise et du Mouvement de la Source. Comme je l’ai déjà dit le lâcher-prise est comme l’endormissement, on ne peut ni l’apprendre, ni le faire, ni le forcer. Pareillement le Mouvement de la Source est la spontanéité même ; donc rien ni personne ne peut vous y initier, vous le transmettre, vous l’enseigner ou que sais-je encore. C’est un milieu dans lequel il n’y a ni Dieu, ni maître, ni disciple, ni professeur, et donc ni élève, ni enseignement, ni école, etc. Au final chacun est laissé face à lui-même.

-      « Facultatif » parce que dans l’absolu chacun est parfaitement capable de se laisser aller sans l’aide de quiconque. On peut faire beaucoup de chose pour se laisser aller, mais on n’est pas obligé. Venir à un atelier n’est absolument pas obligatoire. Et de fait, venir à un atelier ne garantit absolument pas que le « lâcher-prise » (la suspension de la volonté) ait lieu. Tout comme il y a des personnes qui n’ont jamais mis les pieds dans un quelconque atelier chez qui le Mouvement de la Source survient sans problème dès qu’elles tentent l’expérience… CQFD. 

Q: Pourquoi autant insister sur le côté « périphérique et facultatif », voire «discutable » de la Physiodynamie ?

   Parce qu’il m’arrive d’être honnête ! (rires)

   Lorsque je parle de la physiodynamie, incidemment je parle aussi de moi et de mon rôle. Il ne faut pas se mentir, n’importe quel représentant d’une technique, lorsqu’il parle de « sa » pratique adorée, parle indirectement de lui-même et de la fonction qu’il entend jouer vis-à-vis de vous. Personnellement le rôle du V.I.P prétendument indispensable au bien-être des autres me va très mal… Ce déguisement est grotesque : l’idée même que quiconque puisse penser (même moi !) que moi ou un autre gugus possède un savoir-faire personnel soi-disant indispensable et essentiel à son bonheur ou/et à sa santé est grand guignolesque. Rien ni personne ne possède une telle chose. Heureusement d'ailleurs! Car ce serait catastrophique si une telle chose existait, imaginez comme l'existence serait dépourvue de sel s'il y avait une panacée, une formule magique! Et, depuis le temps, ça se saurait, non ?...

 Q: Mais alors tu fais quoi et tu sers à quoi?

Je me sens mille fois plus à l’aise dans la fonction du simple facilitateur : du type qui avance des idées discutables; qui fait du mieux qu'il peut pour aider son prochain comme lui-même; et, en fin de compte, qui propose des pratiques qui ne sont pas essentielles et un service dont on peut tout à fait se passer. Les choses me semblent plus réalistes et honnêtes présentées ainsi.

Q: Tu m'as dis tout à l'heure : « Pour vendre de l’eau de source, il faut d’abord la mettre en bouteille », qu'est-ce à dire?  

Oui, oui,  j’insiste là-dessus : « Pour vendre de l’eau de source, il faut d’abord la mettre en bouteille ». Pour le Mouvement de la Source (l’expression de la spontanéité du corps), c’est pareil : la physiodynamie joue le rôle de la bouteille. Ni plus, ni moins. Rien d’essentiel. Que l'emballage existe ou non, la source est. Et ce qu'on en dit et comment on tente de l'emballer, la source s 'en fout : elle coule.

   Autrement dit les exercices que propose un tel ou un autre –moi inclus- dans un atelier autour de l’intelligence dynamique du corps sont rapidement perçus comme des éléments secondaires pour qui sait par lui-même se ressourcer directement à la Source (la spontanéité). Une fois le chemin trouvé le corps ne l’oublie pas ; et la pratique d’une approche physiodynamique, aussi pertinente soit-elle, devient accessoire et peut même être sujette à une mise au recyclage. Voire être définitivement mise au rebut comme on le fait pour des babioles inutiles…

   Il en découle que moi également, en tant que « praticien » d’une approche physiodynamique, mon rôle est celui d’une potentielle « babiole »… C’est même le but de ma démarche : en physiodynamie, plus vous êtes autonome, plus vous considérez n’importe quel praticien de quoi que ce soit comme un vulgaire accessoiriste dont vous pouvez très bien vous passer. En d’autre termes, plus vous êtes autonome plus vous me considérez comme un guignol. Et ça c’est joyeux ! Car la place du guignol me convient aussi très bien ! ;)

Q: Un guignol qui sert à quelque chose non?

   Oui, des fois. Des fois oui, des fois non... Quoiqu’il en soit, pas plus que qui que ce soit je ne possède la panacée pour « aller bien ». Ce qui, bien au contraire d’être un défaut, est à mon sens une incroyable chance qu’il faut crier sur tous les toits. Car si personne ne possède une telle chose, alors tout le monde est à ex aequo : chacun peut vivre sa santé de manière autonome. Chacun vit sa vie comme il lui chante. On peut vivre "comme ceci" ou "comme cela", mais on est pas obligé...

   L’inexistence radicale d’une quelconque panacée est la condition sine qua non de l’existence de l’autonomie. S’il existait « une » Vérité question bien-être et santé, alors il y aurait des êtres –des élus- en capacité de dicter à tout un chacun « le » comportement idoine pour aller bien. Au revoir la possibilité de se définir soi-même, au revoir la chance de pouvoir se tromper, adieu la souveraineté et le fait de vivre sa vie comme on le sent. Si « la Vérité » existait et qu’il y avait « un sens à la vie », ce serait invivable ! S’il y avait « une » manière d’aller au paradis ce serait l’enfer !! ;) 

   Si ta pratique et les conseils que tu me donnes reposent soi-disant sur « la Vérité », alors cela m’ôte les moyens de les remettre en cause. Si par définition tout ce que tu dis et proposes est « vrai », tu as tout le temps raison ; et moi si je ne comprends ou ne fais pas les choses comme toi, j’ai tort. Tu ne me laisses alors d’autres choix que de m’y fier « pour mon bien », ou de ne pas les suivre pour mon plus grand malheur… Si, en revanche, il n’y a pas de critère de Vérité inviolable présupposée dans ce que tu me proposes - que tout est plus ou moins vrai ou faux d’un point de vue relatif, mais que rien ne l’est de manière absolue - alors cela me laisse l’ouverture de vivre comme il me plaît et de pratiquer – ou pas - ce qu’il me chante, comme il me chante.

   L’absence joyeuse d’une panacée quelle qu’elle soit -d’une possibilité systématique d’aller au paradis- remet entre nous tous les compteurs à zéro et nous garantit d’être vraiment des « semblables » les uns pour les autres. Pas de hiérarchie possible entre les êtres –absolument pas. Uniquement des hiérarchies autant justifiables que discutables à l’infini (selon des points du vues relatifs absolument douteux...). Concernant notre santé et notre bien-être, cela sape définitivement le fondement présupposé d’une relation de pouvoir et/ou de dépendance pathologique à un dogme, à un « comment vivre » ; et cela désamorce le côté soi-disant « obligatoire » d’une quelconque pratique.

   L’intelligence dynamique du corps n’appartient à rien ni personne ; « la vie » œuvre en nous comme partout sans faire de distinction entre un tel ou un autre. Donc tout va bien ! Avec ou sans physiodynamie, vivez comme il vous plaît ! ;)

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